2008 • HD • 59' • Captation du spectacle + bande annonce : 7'
une proposition de Claude Bardouil
réalisation et interprétation Manuela Agnesini et Claude Bardouil
Lumières : Carlos Stavisky 
Vidéo et collaboration artistique : Jean Zeid
production Cie PMA
coproduction Théâtre de la Digue, Toulouse, CDC Centre de Développement Chorégraphique, Toulouse Midi-Pyrénées 
accueil répétitions Théâtre Garonne et Théâtre de la Digue
création Festival Collection d’hiver, janvier 2009, Parvis – Scène Nationale de Tarbes
Brad Pitt et moi est une exploration théâtrale de la représentation et de la narration, conçue à l’origine par Claude Bardouil, puis réécrite en duo avec Manuela Agnesini. Partant d’un questionnement sur la manière de raconter une histoire sans recourir aux schémas narratifs conventionnels, le spectacle convoque une série de figures héroïques – Kurt Cobain, Marilyn Monroe, et d’autres icônes tragiques. Ces figures, presque interchangeables dans leur célébrité fulgurante et leur fin dramatique, servent de miroir à une interrogation plus large : que signifie être un héros aujourd’hui ?
Le projet adopte une écriture fragmentée et additive, où se superposent dialogues, autofictions, chansons, vidéo et textes théoriques. Cette approche interroge non seulement la représentation théâtrale, mais aussi la place de l’artiste dans un monde en voie d’uniformisation. Inspiré du théâtre Nô, le spectacle évoque des esprits errants, hantés par leurs propres mythes. La vidéo y joue un rôle central, intégrant une trace d’autofiction et un questionnement sur la notion de héros dans le théâtre contemporain.
En refusant une narration linéaire, Brad Pitt et moi met en scène une pensée en construction, où chaque tentative de récit avorte ou se transforme. Le théâtre devient ainsi un espace de résistance, un lieu où interroger sa propre singularitéet sa capacité à exister pleinement.
Genèse Brad Pitt et moi, portrait d’un européen
« Brad Pitt et moi » est une interrogation sur le théâtre et ses modes de fonctionnement. Toute histoire à raconter générant des personnages, la figure du héros est ici envisagée comme une essence du théâtre. Cette figure est déclinée à travers quelques noms, tels Kurt Cobain, ou Marilyn Monroe, autant de héros blonds presque interchangeables et disparus en pleine gloire. La tragédie ainsi posée nous conduit à interroger la représentation de la mort, le héros courant inévitablement vers cette fin tragique, même s’il y échappe. On pourra également se référer à la structure des pièces de théâtre Nô qui, toutes, mettent en scène un esprit errant, aux prises avec ses démons, narrant les circonstances tragiques de sa mort.
Le cœur antique est présent sur scène à travers les médias. Des images nous représentant dans un entretien télévisé questionnent le théâtre et la notion de héros. C’est une trace d’autofiction déjà à l’œuvre dans la première ébauche de « Brad Pitt et moi », créée à la Cave Poésie en décembre 2006. Cette vidéo s’intègre dans le fil narratif et accompagne le spectacle dans toute sa durée. C’est une manière de questionner les actions à dérouler sur une scène contemporaine, là où, déjà, elles ont tant été visitées. Comment alors raconter une histoire ? 
Quelle écriture déployer sans recours à la narration ?
Cette proposition s’articule autour d’une pensée additive. C’est une écriture d’agencement qui se construit par la stratification de la pensée, comme autant de tentatives de narration qui échouent avant leur terme, sans cesse remis à plus tard. Et de cette superposition de textes multiples, qui chacun conte une histoire, un sens se révèle…
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