2005 • vidéo numérique 16:9 • 66’
avec Marcos Gallon, Osmar Zampieri, Walmir Pavam, Danilo Rabelo, Diogo Granato, Fabio Cypriano.
Marcos et Osmar forment un couple. Lorsque Marcos rencontre Walmir et en tombe amoureux, il l’introduit dans leur relation, et tous trois vivent une période de bonheur partagé. Mais un jour, Walmir disparaît sans laisser de traces. Son absence plonge Marcos et Osmar dans une quête à travers la ville : l’un cherche à raviver son souvenir, tandis que l’autre part à sa recherche. De São Paulo au Brésil, puis de l’Uruguay à l’Argentine, Osmar poursuit l’ombre de l’amant disparu, jusqu’à ce que son voyage le mène au bord d’une rivière.

Bande-annonce Celui qui aime a raison

Celui qui aime a raison - film

Celui qui aime a raison s’inscrit dans la continuité de mes films mêlant présence chorégraphique et paysages. Ce que les personnages ne sauraient dire — l’amour, le désir — ils préfèrent le danser ou le chanter. Je voulais montrer la continuité entre le monde et le geste, explorer les fictions qui naissent entre le corps et son environnement.
À São Paulo, j’ai parcouru la ville, envisagé son urbanisme singulier, rencontré des Paulistas, et c’est à partir de ces rencontres que j’ai écrit le scénario. Avec deux danseurs et un acteur, nous avons raconté l’histoire d’un couple bouleversé par l’arrivée d’un troisième, où la ville joue, de São Paulo à Buenos Aires, un rôle de révélateur.
Celui qui aime a raison a été réalisé en 2004 avec le soutien de l’Association française d’action artistique, dans le cadre du programme Villa Médicis hors-les-murs.
Extrait de la conférence Ce que l’architecture me fait, présentée à l’École d’architecture de Paris-Belleville, le 28 mars 2019
Celui qui aime a raison est un projet qui vient de loin et qui a traversé plusieurs villes au fil de son écriture. Initialement, le scénario, commencé à l’été 2001, racontait la rencontre de trois hommes à Paris, Brest, Marseille, Nice et Gênes. La ville déterminait leurs intentions, leurs déplacements (marches, parcours, visites) mêlant certitudes architecturales et pertes de repères sentimentales.
Transposer cette fiction à São Paulo fut relativement simple. Je réduisis le nombre de personnages à trois, laissai flotter la question de leurs métiers et supprimai tous les dialogues. Ce choix formel découla d’une contrainte technique : tournant en son direct sans ingénieur du son, je devais me contenter du micro de la caméra. Mais cette contrainte est devenue une orientation esthétique. Ce récit “silencieux” m’a obligé à préciser la tension entre le corps et l’espace.
Le paysage, cadré frontalement dans une théâtralité assumée, s’est imposé comme une scène où les personnages inscrivent leurs trajectoires. Le modernisme splendide de São Paulo m’a guidé dans le choix des décors. La danse, tout comme les chansons italiennes et françaises utilisées dans la bande-son, m’a permis d’échapper à la servitude du dialogue et du langage. J’ai fait appel à des danseurs pour jouer dans la fiction, car leur rapport au corps m’a aidé à composer les cadres."

Version «  Galeria Vermelho ». Le film Celui qui aime a raison a été réalisé dans le cadre d'une résidence à São Paulo. Au terme de mon séjour de cinq mois, j'ai proposé une projection du film en cours de montage dans une galerie de la ville, qui avait par ailleurs accueilli quelques scènes du tournage. Je propose ici cette version, non mixée et non étalonnée, qui comporte des scènes qui ont ensuite disparues du montage définitif, comme les marches de Marcos Gallon dans São Paulo et l'épilogue "rimbaldien" à Buenos Aires.

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