2004 • Samedi 2 octobre • Nuit Blanche
Environnement chorégraphique pour la Nuit Blanche 2004
Compagnie des prairies - Bibliothèque publique d'information, Centre Pompidou
Chorégraphie : Julie Desprairies. Compagnie des prairies
Avec : Barbara Carlotti, Marie Greulich, Nedjma Merahi, Valérie Nonnenmacher, Arnold Pasquier, Mickaël Phelippeau et les bibliothécaires.
Invités : Barbara Carlotti + Club
Costumes : Juliette Barbier
Création graphique : Raphaël Zarka
Pour la Nuit Blanche 2004, la Compagnie des Prairies transforme la Bibliothèque publique d’information en un vaste environnement chorégraphique.
Pour la Nuit Blanche 2004, la Compagnie des prairies crée un environnement chorégraphique pour la Bibliothèque publique d'information. La danse sera, au même titre que les ouvrages de la Bpi, en libre accès durant toute la durée de la Nuit Blanche, puis intégrée aux collections. Ne perturbant pas le fonctionnement normal de la bibliothèque, elle habitera ce vaste espace de 10 000 m2. Cette nuit-là, c'est toute la Bibliothèque publique d'information qui danse. Les visiteurs croisent des danseurs à tous les étages et dans les lieux les plus inattendus de la bibliothèque. Les lecteurs et le personnel de la Bpi prennent eux aussi part à la danse, l'ambiguïté est ainsi entretenue : est-ce un danseur ? Est-ce un lecteur ? Est-ce un bibliothécaire ? Les repères se brouillent, le moindre geste devient geste dansé, les mouvements les plus banals semblent être chorégraphiés, une " atmosphère chorégraphique " envahit la Bpi.
Une proposition chorégraphique sur le modèle d'une bibliothèque pas comme les autres.
La Compagnie des prairies a pour principe de travail d'investir des lieux divers (architectures, jardins, industries...) et de se servir de l'histoire, de l'usage et des matériaux d'un site comme matière première à l'écriture d'une pièce chorégraphique. Le lieu et ses caractéristiques (historiques, plastiques, humaines, architecturales) constituent le point de départ de chaque création.
Pour la Bpi, la proposition de la Compagnie des prairies s'inspire directement des spécificités de cette bibliothèque pas comme les autres. Priorité donnée aux visiteurs, grande liberté d'accès aux instants chorégraphiques, fluidité, autonomie et variété des publics sont les maîtres mots de cet environnement. La danse en libre accès veut être le reflet du fonctionnement singulier de la Bpi. Tout le monde doit trouver ce qu'il est venu chercher ou tomber par hasard sur une découverte, une curiosité, s'attarder à regarder une proposition inattendue ou courir rejoindre le rayonnage où aura lieu la prochaine chorégraphie. La CDU (Classification Décimale Universelle) est utilisée pour situer les différents événements. L'atmosphère chorégraphique se mêle à l'atmosphère studieuse. Les propositions sont variées, volontairement non spectaculaires, elles engagent le public à s'approprier cette danse de l'instant, créée pour lui dans et pour ce lieu.
Des petites formes pour des espaces précis
Des solos, duos, trios, quatuors, écrits pour des espaces précis de la Bpi comme l'ascenseur, l'espace presse, le pictogramme " mobiles interdits ", le rayonnage des livres d'art, seront présentés régulièrement pendant toute la nuit par les danseurs de la Compagnie des prairies. Un trio est par exemple créé pour le rayonnage qui jouxte l'entrée du nouvel « espace Musiques ». Les spectateurs sont invités à s'asseoir dans cet espace, à se tourner vers le rayonnage des livres d'art et à passer un casque sur leurs oreilles. La musique de la danse est alors diffusée dans plusieurs postes, simultanément. Le trio a lieu derrière la vitre, avec le rayonnage des livres d'art comme décor. Si certains auditeurs le voient avec la musique choisie par Julie Desprairies, d'autres peuvent le regarder avec la musique qu'ils sont en train d'écouter à ce moment-là. Choix divers, diversité de perceptions.
Le personnel de la Bpi, associé au projet, tour à tour chanteur puis danseur
Investir un lieu de travail, c'est aussi associer son personnel. Des phrases chorégraphiques, écrites par les bibliothécaires, sont intégrées dans leurs déplacements et travaux habituels. Sur un bureau d'information, dans un rayonnage, sur un chariot ou tout autre espace usuel, ils dansent leurs phrases chorégraphiques communes puis reprennent leurs occupations. De plus, la chorale du personnel du Centre Pompidou est intégrée au projet. Les danseurs de la Compagnie des prairies s'appuient ou non sur le répertoire de musique ancienne et populaire des 15 chanteurs de cette chorale amateur.
Le public est lui aussi invité à danser
Des " recettes à danser ", imaginées par Julie Desprairies et le plasticien Raphaël Zarka, sont distribuées à 10 visiteurs volontaires. Toutes les heures et pendant 20 minutes, au regard de tous, Julie Desprairies dirige ces 10 danseurs occasionnels afin de mettre en place une mini-chorégraphie de 5 minutes à présenter au public dans divers endroits de la bibliothèque. Ailleurs, c'est Barbara Carlotti & Club qui entraînent les visiteurs dans un concert envoûtant. Entre deux chansons, la chanteuse et ses musiciens se mêlent aux danseurs de la Compagnie des prairies.
Julie Desprairies, chorégraphe, crée sa compagnie en 1998 lors d'une résidence dans une carrière industrielle. Elle instaure un principe resté depuis inchangé : investir des lieux qui ne sont habituellement pas dédiés au spectacle vivant, et se servir de l'histoire, de l'usage, et des matériaux d'un site comme matière première à l'écriture d'une pièce chorégraphique. Récemment (2003/2004), elle écrit un « divertissement chorégraphique » pour un platane centenaire du parc de Chamarande, est en résidence au Forum culturel de Blanc-Mesnil pour y réaliser une pièce pour l'Hôtel de Ville, crée une pièce rurale pour une scierie vosgienne et est chorégraphe associée au dernier concert de Nicolas Frize (Festival de Saint-Denis 2004). Elle prépare actuellement un solo pour Maeva Cunci (Temps danse d'automne 2004) et une courte pièce face aux Grands Moulins de Pantin (septembre 2004).
Les danseurs
Barbara Carlotti Auteur, compositeur, interprète, mais aussi comédienne et danseuse, Barbara Carlotti a participé à plusieurs spectacles de la Compagnie des prairies. Parolière à l'inspiration vagabonde, entre pudeur et abandon lyrique, Barbara CarIotti dévoile au fil de ses chansons le champ contrechamp de l'amour absolu ; les belles imprudences et les égratignures du coeur. Cette blonde ombrageuse assume avec élégance et d'une voix sans apprêt, la sobriété classique et les gimmicks rutilants de la pop. Sélectionnée par la Fondation La Poste en janvier 2004, elle donne régulièrement des concerts à Paris, en compagnie du Club, formation à géométrie variable (Jean-Pierre Petit : guitare, Serge Cresté : basse, Frank Mboueke : batterie, M. Untel : guitare électrique).
Marie Greulich Après une formation de danse contemporaine au CNR de Lyon et classique au sein de la compagnie Contrastes, elle participe à des projets locaux dont la biennale de Lyon avec Denis Plassard. Elle poursuit sa formation théorique en danse à l'Université Paris VIII où elle s'investit dans l'association " Anacrouse ". Parallèlement, elle se forme à l'écriture et l'analyse du mouvement Laban au CNSM de Paris, et obtient son diplôme de notatrice en 2004. Elle participe actuellement à plusieurs projets en tant que notatrice, notamment avec Dominique Brun. Elle a dansé dans Desseins de Nicolas Frize.
Nedjma Merahi Après une formation danse/théâtre à l'Université du Québec à Montréal, et à Paris VII en atelier de recherche chorégraphique, elle termine sa formation au sein du Centre de développement chorégraphique de Toulouse où elle côtoie Mark Tompkins, Thierry Baë, Boris Charmatz. Elle travaille avec différentes compagnies théâtrales et chorégraphiques comme Animaçaõ, Revêtement mural et Marco Berrettini. Elle danse pour Julie Desprairies depuis 1998 et est danseuse dans Mods, film musical réalisé par Serge Bozon.
Mickaël Phelippeau Après une formation en arts plastiques, (DEA en Arts plastiques et DENSEP à l'Ecole des Beaux-Arts de Rennes) et un parcours d'interprète dans quelques compagnies de danse, Mickaël Phelippeau suit la formation EX. E. R. C. E. au CCN de Montpellier en 2002. Il travaille ou a travaillé depuis avec les chorégraphes Mathilde Monnier, Alain Buffard, Laure Bonicel, John Scott, Julie Desprairies, Catherine Contour, Kataline Patkaï, Cécile Proust. Il mène également un travail personnel, principalement dans des vitrines. Depuis 2001, il collabore avec 4 danseuses performeuses au sein du groupe de recherche « Clubdes5 ».
Juliette Barbier, costumière Diplômée de l'Ecole d'arts appliqués Dupérré. En 2002, elle conçoit et coordonne Lieux dits, un parcours d'arts plastiques dans la rue J-P Timbaud à Paris (artistes invités : Renaud Auguste-Dormeuil, Carmela Uranga, Samuel Rousseau...) Elle travaille régulièrement avec la Compagnie Dérézo et avec la metteur en scène Julie Bérès. Chez Julie Desprairies, elle danse (Ici cette fois-ci, C'est loin, C'est la saison d'aimer) et intervient comme plasticienne associée et costumière sur « OUI ».
Raphaël Zarka, plasticien Né à Nîmes en 1977, il est diplômé de l'Ecole des Beaux-Arts de Winchester (Angleterre) et de l'Ecole Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris. Il vit et travaille entre Paris et Montpellier. Il a participé ces deux dernières années à plusieurs expositions collectives, notamment Cachez ce quotidien au Frac Languedoc-Roussillon (2004), Festival Acces(s) à Pau (2003), Mursollaici au Centre Culturel Suisse à Paris (2003). Son travail sera montré prochainement dans le cadre de l'exposition Lieux Communs organisée par les Instants Chavirés à Montreuil (octobre 2004). Parallèlement à son travail plastique, il a publié en 2003 un premier essai sur le skateboard (La Conjonction Interdite, éditions Moinsun, Marseille).
La Chorale du Centre Pompidou Créée il y a 10 ans à l'initiative de l'association du personnel, la chorale, entièrement féminine, est composée d'une vingtaine d'employées du Centre Pompidou, essentiellement de la bibliothèque. Chorale d'amateurs, elle travaille une fois par semaine un répertoire varié : classique, jazz, chansons populaires, chants traditionnels du monde. Elle se produit en concert une à deux fois dans l'année. Elle sera dirigée à la rentrée par Sophie Siegler, chef de choeur.