Texte, adaptation et lecture : Anne-Marie Garat (Actes Sud, 2013)
Montage et conception : Arnold Pasquier. Enregistrement et mixage : Christophe Atabekian.
Anne-Marie Garat nous offre l’un de ces textes courts dont elle a le secret, un de ces voyages qui explorent une chambre de souvenir, une peinture siennoise, un panorama monumental.
Ici, elle évoque Les Calinottes, une maison de famille habitée par plusieurs générations, vendue, perdue, mais toujours vivante en elle. L’enfant qu’elle fut, l’adulte qu’elle est devenue, arpentent à nouveau ces pièces. Par la langue, la voix d’Anne-Marie Garat refait le tour du propriétaire, retrouve les matières et les odeurs.
Les formes se précisent, les objets surgissent, sortent de l’ombre pour retrouver leur place, leur présence. Et les corps, dans leurs contours flous et désirés, côtoient certains effluves poursuivis : savons et onguents, soupes et roses. C’est une chimie de la mémoire qui s’anime ici, un bouillonnement d’arômes où se révèle, comme sur un tirage photographique, cette maison et ses fantômes.
La langue écrite, ici lue, devient ce moyen terrible et gracieux de faire renaître le monde enfui. Nous vous invitons dans cette chambre, à l’écoute des bruits singuliers d’une banale et fantastique maison de famille.
Arnold Pasquier
Du 16 novembre au 30 novembre 2019, La Maison du Crieur, festival Lettres d'automne, Montauban.
Photographies réalisées par Anne-Marie Garat dans la maison de famille "Les Calinottes" entre 1975 et 1976 et qui servent de support aux souvenirs évoqués dans le texte "La première fois".
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