Lina Bo Bardi, enseignements partagés

Une exposition d’architecture produite par l’École nationale supérieure d’architecture de Paris-Belleville, en partenariat avec l’École d’architecture de la Sapienza de Rome.

L’ensemble des productions – maquettes, mobiliers, structures d’exposition, matériel graphique – a été conçu dans le cadre d’enseignements menés au sein des deux écoles. Les ateliers « maquette » et « construction bois » ont été mobilisés, impliquant vingt-huit professeurs et cent quarante-deux étudiants sur une période d’un an et demi.

Présentée pendant trois mois dans les espaces d’exposition de l’ENSA Paris-Belleville (26/10/17 — 17/02/18), l’exposition a ensuite été réinstallée à la médiathèque d’Orléans dans le cadre de la 2ᵉ biennale d’architecture Nos années de solitude (11/10/19 — 19/01/20).

Enseignant associé et responsable de l’atelier vidéo de l’ENSA Paris-Belleville, j’ai été sollicité dès la conception de l’exposition par la commissaire Elisabeth Essaïan pour réaliser un ensemble de films documentaires sur ces enseignements.

Mon premier objectif était de filmer le travail d’atelier des étudiants des deux écoles. Pendant près de deux ans, à raison d’une à deux fois par semaine, j’ai suivi les ateliers de construction, accompagnant la fabrication des mobiliers, des maquettes d’études et des maquettes d’exposition. Un voyage à Rome a permis de compléter ce « portrait » avec la fabrication de maquettes d’étude de la Casa de Vidro par les étudiants de la Sapienza.

J’y ai également tourné les premières séquences de l’installation vidéo Visite, un diptyque qui mettait en regard les paysages de Rome et de São Paulo. Ce projet retraçait un parcours reliant les différents lieux de vie de Lina Bo Bardi, de son enfance à son âge adulte, ainsi que certains bâtiments qui ont marqué son regard d’architecte. Il était entendu que je filmerais à São Paulo les architectures construites de Lina Bo Bardi et leur insertion dans le paysage urbain.

Les films ont été conçus comme un parcours au sein de l’exposition, articulant une double approche :

• Didactique, en éclairant sa conception à travers les paroles des professeurs et des étudiants en plein travail.

• Historique, par les témoignages de proches collaborateurs de Lina Bo Bardi et l’analyse d’universitaires portant un regard critique sur son œuvre.

Une section de l’exposition s’ouvrait également à un principe plus large « d’interprétations » :

• Interprétations du mobilier de l’architecte, avec un atelier consacré à la transformation des bancs et chaises du SESC Pompeia.

• Interprétations vidéo, à travers deux de mes propositions : l’installation Visite en double écran et un film personnel, Une pluie d’été, tourné à São Paulo et à Uberlândia.

Un voyage au Brésil était prévu pour tourner les entretiens du film Les mots de Lina, les séquences brésiliennes de Visiteet envisager la réalisation d’un film personnel.

Une pluie d’été est un film de danse tourné dans plusieurs architectures de Lina Bo Bardi. Il ne prétend pas à une couverture exhaustive de son œuvre, mais prolonge l’esprit de l’exposition menée par Elisabeth Essaïan et Alessandra Criconia : non pas une approche totalisante, mais un regard subjectif, à travers un ensemble de pièces observées par l’expérience sensible d’un groupe de personnes qui, dans l’atelier et par la fabrique, découvraient une écriture architecturale singulière.