Arnold Pasquier - L'Italie

2012 • court métrage de fiction • DCP • 22’
Scénario, réalisation Arnold Pasquier

Image Javier Ruiz Gomez

Son Greg Le Maître

Montage Dominique Auvray

avec : Paolo : Damiano Ottavio Bigi, Arthur : Hervé Lassïnce, Barbara : Barbara Carlotti

Écrit en résidence au Moulin d'Andé - Céci, Centre des écritures cinématographique. Consultant : Salvatore Lista.

Avec le soutien du CNC (contribution financière).

Un film produit par Nicolas Anthomé, bathysphere productions.

Paolo veut aller en Italie pour oublier son chagrin d'amour. Arthur lui propose un étonnant raccourci : tous les chemins mènent-ils à Rome ?

Paolo wants to go to Italy to forget his heartbreak. Arthur suggests a surprising shortcut: do all roads lead to Rome?

L'Italie, English subtitles

Extrait de la conférence Ce que l’architecture me fait, présentée à l’École d’architecture de Paris-Belleville, le jeudi 28 mars 2019.

Une nuit de février 2008, en quittant un restaurant de la rue Nationale à Paris, alors que notre voiture remonte la rue des Terres-au-Curé, j’aperçois la silhouette d’un bâtiment à la façade plissée. Ses porches m’évoquent immédiatement l’architecture d’Oscar Niemeyer, et je m’exclame. Piqué par la curiosité, je décide, quelques jours plus tard, d’entreprendre une exploration qui commence dans la ZAC Masséna et me mène jusqu’au quartier des Olympiades.

Au fil de ma déambulation, je découvre la récente École d’architecture Paris-Val de Seine, plusieurs bâtiments neufs, ainsi que le quartier bordant l’ancienne voie de chemin de fer de la Petite Ceinture. Finalement, je retrouve l’immeuble entrevu : un bureau du ministère de l’Éducation nationale, construit en 1971 par Jacques de Brauer. Je poursuis mon chemin à travers les passages bucoliques de la rue Nationale et j’atteins la dalle des Olympiades. L’architecture volontariste du quartier, ses escaliers condamnés, son mobilier urbain désaffecté lui confèrent l’allure d’un vestige contemporain au cœur de la ville.

De cette promenade est née l’histoire du film. J’ai été frappé par l’apparition soudaine d’immeubles mettant en scène un langage architectural rare dans la capitale. J’ai aimé ce paysage contrasté, heurté, parfois sans qualités. J’y ai trouvé une scène qui, par un jeu de correspondances formelles et d’analogies poétiques, me rappelait à la fois le Brésil et l’Italie.

J’ai transposé ces rencontres dans une suite d’événements construite sur ce même principe de découverte. L’Italie est tourné exclusivement dans la rue. La traversée des différents quartiers structure l’évolution dramaturgique du film : la ZAC Masséna, monde minéral d’immeubles flambant neufs, déserté de toute présence humaine ; les abords de la Petite Ceinture, paysages d’entre-deux en pleine mutation avec l’installation du tramway ; la rue Régnault, plus typiquement parisienne, qui contraste avec le passage Bourgoin et ses maisons ouvrières. Enfin, la fiction s’achève sur la dalle des Olympiades.