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2022•11•13/16 - WORKSHOP
École nationale supérieure d'architecture de Paris-Belleville / Architektur Hochschule Bochum / Kokerei Hansa Dortmund, Germany
2022 • 4’32 • WALKING
Guillermo Coghlan - Jon Singh - Robin Lennartz
Ce film développe l'exploration corporelle d'un espace industriel désaffecté, une ancienne cokerie de la région de la Ruhr, en Allemagne. C’est une exploration artistique et sensorielle, où le corps est utilisé non seulement comme un objet de présence, mais aussi comme un outil méthodologique, permettant une lecture des espaces industriels à travers l'expérience physique.
WALKING • 4'32 - Guillermo Coghlan - Jon Singh - Robin Lennartz
Le projet cinématographique commence par un temps d'expérimentation dans une ancienne cokerie de la Ruhr, un site industriel désaffecté, aujourd'hui transformé en friche. L'idée centrale est d'utiliser le corps comme instrument d'investigation des lieux, une approche qui va au-delà de la simple exploration visuelle de l'espace pour en révéler les caractéristiques profondes et souvent ignorées. Dans ce processus, le corps, en tant que vecteur de perception, devient le point de départ d'une nouvelle lecture sensorielle de l’architecture, de la matière et de l’histoire de cet espace industriel.
Le film qui en découle s’élabore comme un prolongement de cette expérimentation physique. Loin d’être une simple documentation ou une vue statique de l'espace, il cherche à capturer l’interaction dynamique entre le corps et l’environnement. Cette interaction met en lumière les qualités sensorielles du lieu : la texture des matériaux, les résonances sonores, les jeux de lumière et d’ombre, les traces laissées par le temps et l’oubli. Le film devient ainsi un moyen de retranscrire cette expérience immédiate et intime, tout en réfléchissant à la manière dont le corps habite et appréhende l’espace industriel, un lieu souvent déshumanisé.
L'une des spécificités de ce travail est l'utilisation de la « grammaire du corps » pour interroger l’architecture de la cokerie. Chaque mouvement, chaque posture, chaque geste devient une forme de dialogue avec les structures métalliques, les conduits, les murs et les sols du bâtiment. Ce dialogue entre le corps et le lieu ne se limite pas à une simple exploration esthétique ; il devient un outil de recherche pour mieux comprendre comment l’architecture influence, façonne et réagit à la présence humaine, même si celle-ci est désormais absente de manière permanente dans ces espaces désaffectés.
Ainsi, à travers ce film, le corps devient à la fois le sujet et l'objet d'une recherche : une manière de se reconnecter à la mémoire du lieu et de remettre en question l'idée même d’abandon. Le film ne se contente pas de documenter le passé de la cokerie, mais il cherche à faire ressurgir ses mémoires à travers une expérience, où la sensibilité du corps permet d'accéder à une forme d’intimité avec le site. Ce dernier est appréhendé comme un espace vivant, même s’il est aujourd’hui fermé.
La vidéo, en tant que medium, devient ici le prolongement et la mémoire de cette expérience corporelle. Elle capte et restitue la manière dont le corps, en mouvement dans l'espace, interagit avec les vestiges de l’ancienne activité industrielle. Elle propose une manière de penser l'architecture industrielle, non pas comme un simple témoin du passé, mais comme un espace capable de stimuler la mémoire et l'imaginaire à travers une relation sensible et incarnée.
Ce travail cinématographique constitue ainsi un acte de réappropriation de l’espace, qui s’inspire à la fois de l’histoire de la cokerie, de ses usages passés, et de la force d’une présence corporelle dans un lieu en mutation. Le film devient à la fois un hommage à cette mémoire et un moyen d’explorer de nouvelles dimensions de l’architecture à travers le prisme du corps et du mouvement.
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Photos du tournage
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