MΩSAIKO
2024 • 24’ • Vidéo • couleur, sonore.
Avec Maria Donata D’Urso, Thanos Samaras.
Réalisation, image, montage, Arnold Pasquier
Un homme seul évolue dans un appartement, une femme seule marche dans le jardin d’une villa. Ils mettent en scène leurs solitudes dans une cérémonie secrète où leurs corps cherchent à embrasser une absence. En vis-à-vis se déploie une déambulation dans deux parcs urbains d’Athènes dont les sentiers mènent à un panorama en surplomb de la ville. Ce mouvement entre nature et architecture fait écho aux quêtes des deux amants séparés.
Le MΩSAIKO (ou terrazzo, granito), est un matériau composite constitué de fragments de granit et de débris de marbre colorés agglomérés à du ciment, le tout poli jusqu'à lui donner le brillant d'une pierre naturelle. Courant en Italie, il est également présent sur le sol d’appartements d’Athènes construits à partir des années 50, signe d’une architecture bourgeoise. Le projet du film s’est construit autour de ma rencontre avec l’acteur Thanos Samaras et de l’opportunité de le mettre en scène dans un appartement du centre-ville d’Athènes ainsi que de mon souhait de filmer le Lofos Strefi, un parc urbain dans un état de semi-abandon, et la promenade pavée conçue par l’architecte grec Dimitris Pikionis de la colline du Philipappou. Avec les interprètes, nous avons élaboré une chorégraphie de situations comme autant d’évocations d’instants vécus. Le vis-à-vis des déambulations dans les parcs invite à un cheminement en regard subjectif, un mouvement jusqu’au sommet des collines ou un panoramique embrasse le paysage sans l’étreindre. L’immobilité relative des actions confronté au mouvement continu des marches oppose deux faces d’une même façon de figurer le manque. ​​​​​​​
MΩSAIKO s’inscrit dans la continuité des films qui proposent de révéler la possibilité d’une rencontre sentimentale dans un paysage. (C.f. L’amour moderne [le jour/la nuit], 2018).
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