Mercredi 29 septembre 2010 - La fémis, Paris • 30' • Diaporama • Musique jouée en direct
Projection de photographies, concert de Gérald Kurdian (This is the Hello Monster !).
Une idée de Frank Smith.
Des photographies pour évoquer un film qui se déroule.
Au hasard d’un blog, je trouve une photographie postée, puis une autre. Je devine qu’elles font suite, séquence. Elles me trouvent et deviennent, dans un agencement en mouvement, le déroulé d’un film désiré.
Paramount est une collection au sens où elle rassemble en un même endroit des photographies agencées dans un ordre de visite. Elles proviennent d’une collection plus vaste, celle de la toile et de ses flux où elles circulent, où elles attendent plutôt que l’on vienne les ouvrir. Lorsque je les trouve, elles illustrent des albums des blogs d’images où chaque internaute, sous un pseudonyme, constitue son autoportrait impressionniste à force de représentations idéales, eux-mêmes les empruntant à d’autres blogs, dans une circulation ininterrompue des images.
C’est là qu’elles me trouvent autant que je les découvre. Je reconnais en elles un désir de projection, comme le surgissement de la preuve d’un film de fiction qui existe à l’état naturel et qui n’attendrait qu’une caméra pour commencer son récit. Je les invite alors dans une séquence, l’ordre en est composé par association, par résonances. Elles évoquent, le temps de leur apparition à l’écran, une promesse de cinéma. Elles ne peuvent pas être fixées, tirées sur papier et accrochées à une cimaise. Je n’en ai pas le droit et ce serait contredire leur origine ambulante, page après page de « post » qui se dispersent dans les archives des blogs. Le diaporama restitue un peu de cet éphémère de la présence. Ce qui m’appartient alors, c’est un sentiment mobile, une reconnaissance, l’impression partagée d’un monde commun qui construit dans le mouvement du déroulement d’un film le récit d’un monde désiré.
C’est là qu’elles me trouvent autant que je les découvre. Je reconnais en elles un désir de projection, comme le surgissement de la preuve d’un film de fiction qui existe à l’état naturel et qui n’attendrait qu’une caméra pour commencer son récit. Je les invite alors dans une séquence, l’ordre en est composé par association, par résonances. Elles évoquent, le temps de leur apparition à l’écran, une promesse de cinéma. Elles ne peuvent pas être fixées, tirées sur papier et accrochées à une cimaise. Je n’en ai pas le droit et ce serait contredire leur origine ambulante, page après page de « post » qui se dispersent dans les archives des blogs. Le diaporama restitue un peu de cet éphémère de la présence. Ce qui m’appartient alors, c’est un sentiment mobile, une reconnaissance, l’impression partagée d’un monde commun qui construit dans le mouvement du déroulement d’un film le récit d’un monde désiré.
“On joue à un nouveau jeu, sur une nouvelle plateforme. On fait du cinéma. D’un côté, des images pasquiériennes, presque aériennes tant la nostalgie, la légèreté, un désir d’affleurement de corps inconnus les touchent de près. De l’autre côté, un flux musical et chanté très kurdianesque, c’est-à-dire haut (en couleur), bas (doucement) et fragile (en action sensible). Paramount est un diaporama musical, un assemblage images/sons où des photographies empruntées à la toile collent, rigoureusement, à des mélodies sonores. Cela se déroule, cela déplie nos vies de ne jamais finir d’aimer.”
Frank Smith
Frank Smith