Les travaux présentés dans l'onglet ENSEIGNEMENTS sont le résultat d’ateliers de réalisations (cours, workshops) proposés aux étudiants d’écoles de design et d’architecture. Les thématiques abordent la question du corps et de leurs représentations en relation à l’espace et à l’architecture.
Atelier arts-plastiques/vidéo - L2-S4- Bichaud/ Depincé /Pasquier • 2023
TERRA INCOGNITA
Film collectif réalisé par les étudiants de deuxième année de Licence dans le cadre d’un atelier d’arts plastiques.
Ce projet explore l’architecture de l’école de Paris-Belleville sous la forme d’un cadavre exquis. Le groupe a été divisé en 5 à 7 équipes, chacune en charge d’un épisode et d’un thème spécifique (nature, couleurs, sous-sols, transparences, toits…). Chaque épisode, réalisé de manière autonome, intègre un plan de raccord avec le film précédant et suivant, afin de former une continuité narrative.
La projection finale révèle cette œuvre collective, fruit d’une enquête sensible et inventive dans le bâtiment qui abrite leurs études.
Réalisation de deux films collectifs • 17'26 & 15'50 • 2023
Groupe 1
Jardin : ABRAMOVITCH Romane, CARENE Samantha, FOS Jeanne, HAND Emma
Couleurs : BELHADJ Asma, BOULAY Céleste, DEVILLARD Filip, HENNEQUIN Raphaëlle
Sous-sols : AMALFI Clarisse, BELAN Adrien, BONNEFOUS Armande, JOLLY Pierre
Transparences : BENMUSSA Noa, COURAND Audrey, DUBREIL Lua, ELQUAMMAH Laila, LABESSEDE Eva
Toits : BADIN Théo, BEAURENAUD Félix, CARNET Théo, DAHAN Adrien, HONG Dongho
Couleurs : BELHADJ Asma, BOULAY Céleste, DEVILLARD Filip, HENNEQUIN Raphaëlle
Sous-sols : AMALFI Clarisse, BELAN Adrien, BONNEFOUS Armande, JOLLY Pierre
Transparences : BENMUSSA Noa, COURAND Audrey, DUBREIL Lua, ELQUAMMAH Laila, LABESSEDE Eva
Toits : BADIN Théo, BEAURENAUD Félix, CARNET Théo, DAHAN Adrien, HONG Dongho
Groupe 2
Jardin : Pauline LEMOIGNE, Raphaël LE TAILLANDIER DE GABORY, Carmen MACHUREAU, Étienne MEYER
Couleur : Zeina MASSOUH, Naïa WAZEN, Léa SANDBERG
Jardin : Pauline LEMOIGNE, Raphaël LE TAILLANDIER DE GABORY, Carmen MACHUREAU, Étienne MEYER
Couleur : Zeina MASSOUH, Naïa WAZEN, Léa SANDBERG
Volumes : Dorian ZIMMER, Thomas LEBORNE, Amaëlle LEROY, Sofiia UKRAINSKA, Noé MORICEAU, Mathias MEROLLI
Sous-sols : Mathieu LORIEUL, Bonnie BEAUCHÉ-MONSANTO, Eva-Marie LAROCHE, Joséphine RISSELET
Transparences : Charlotte LE PAGE, Violette LELEUX, Adèle MARQUIS
Toits : Alan TEBIGUI, Liudmila STEFOGLO, Émilie SAYAG
Sous-sols : Mathieu LORIEUL, Bonnie BEAUCHÉ-MONSANTO, Eva-Marie LAROCHE, Joséphine RISSELET
Transparences : Charlotte LE PAGE, Violette LELEUX, Adèle MARQUIS
Toits : Alan TEBIGUI, Liudmila STEFOGLO, Émilie SAYAG
Nous proposons la création d’un film composé sous la forme du « cadavre-exquis » qui traite du sujet de l’architecture, une enquête dans le bâtiment de l’école de Paris-Belleville. Chaque groupe prend en charge la réalisation d’un épisode du film. Ils sont montés selon un ordre défini. Les choix des sujets d’épisode sont choisis dans un liste de 5 propositions thématiques (Nature - Couleurs - Sous-sols - Transparences - Toits). Le premier film prend en charge l’ouverture du récit et le dernier, sa conclusion. Un élément de vocabulaire cinématographique doit être ajouté à la réalisation (travelling, gros plan, plongée/contre plongée…).
Contexte et objectifs pédagogiques
Cet atelier propose une immersion dans le bâtiment de l’École nationale supérieure d’architecture de Paris-Belleville à travers la réalisation collective d’un film en plusieurs épisodes. À la croisée de l’architecture et des arts visuels, ce projet met en lumière :
• La richesse narrative et sensorielle des espaces architecturaux grâce à l’exploration filmique.
• Les potentialités créatives du travail collectif dans une structure contrainte, mais expérimentale.
• La maîtrise des outils cinématographiques et leur articulation avec des thèmes spécifiques liés à l’espace, la matière et la lumière.
• Le jeu des transitions dans la continuité narrative, malgré l’isolement des groupes de production.
L’exercice repose sur l’interprétation et la mise en scène d’un lieu comme protagoniste central. Chaque groupe est responsable d’un épisode thématique, mais l’ensemble doit former une œuvre cohérente, où chaque fragment enrichit l’exploration globale du bâtiment de l’école.
Qu’est-ce qu’un « Cadavre-Exquis » ?
Le « cadavre exquis » est un jeu littéraire inventé par les surréalistes au début du XXᵉ siècle. Ce procédé collaboratif repose sur une écriture collective et fragmentée, où chaque participant ajoute un élément à une création commune sans connaître ce qui a été écrit ou dessiné auparavant. Le nom provient d’une des premières phrases obtenues par ce jeu : « Le cadavre exquis boira le vin nouveau ».
Origine littéraire et artistique
Ce jeu naît dans le sillage du mouvement surréaliste, initié par André Breton et ses contemporains dans les années 1920. Dans un contexte marqué par une recherche de nouvelles formes d’expression libérées des contraintes rationnelles, le « cadavre exquis » devient un outil d’expérimentation :
• Littéraire : Les participants écrivent à tour de rôle sur une feuille pliée de façon à cacher les contributions précédentes.
• Graphique : Ils dessinent des parties d’une figure sans voir l’intégralité, produisant des assemblages visuels inattendus.
Le « cadavre exquis » traduit une volonté de laisser parler l’inconscient collectif et d’explorer l’imprévisible. Pour les surréalistes, cette méthode offrait un moyen de rompre avec les conventions narratives ou visuelles et d’explorer des formes inédites d’harmonie ou de chaos.
Pourquoi intégrer ce procédé dans un film collectif ?
Dans le cadre de cet atelier, le « cadavre exquis » devient une métaphore pour explorer l’espace architectural de manière fragmentée mais cohérente. Tout comme dans les œuvres surréalistes, l’enjeu est de créer des passages fluides entre des visions individuelles tout en permettant à chaque groupe d’apporter sa singularité. L’absence de communication directe entre les équipes réintroduit une part de hasard et de surprise dans la réalisation, tout en révélant la richesse des imaginaires combinés.
Consignes générales
• Principe du cadavre exquis : Chaque groupe produit un épisode sans connaître les réalisations des autres. La cohérence repose sur des contraintes collectives et la coordination en amont.
• Cadre de tournage : Les films doivent être tournés exclusivement dans l’enceinte de l’école.
• Durée des épisodes : Entre 2 et 5 minutes.
• Structure du film :
Le premier épisode ouvre le récit.
Le dernier conclut l’œuvre.
Les épisodes intermédiaires développent une trajectoire narrative ou descriptive dans le bâtiment.
Thèmes à explorer
Chaque groupe choisit un thème parmi les propositions suivantes :
1. Nature : Jardins, espaces délaissés ou éléments végétalisés de l’école.
2. Couleurs : Étude des teintes et textures dans le bâtiment.
3. Sous-sols : Exploration des espaces en dessous du niveau principal (sous supervision).
4. Transparences : Jeux de reflets, fenêtres, et volumes transparents.
5. Toits : Découverte des espaces en hauteur (sous supervision).
Vocabulaire cinématographique
Chaque groupe intègre un concept cinématographique spécifique, choisi dans la liste suivante :
• Plan séquence : Une action ou une scène en un seul plan ininterrompu.
• Travelling : Déplacement en mouvement de la caméra.
• Panoramique : Mouvement horizontal ou vertical de la caméra depuis un point fixe.
• Plongée / Contre-plongée : Caméra orientée vers le bas ou le haut pour jouer sur les échelles et perspectives.
• Champ / Contre-champ : Opposition ou dialogue entre deux cadres consécutifs.
• Point de vue subjectif : Plan simulant le regard d’un personnage.
• Très gros plan : Mise en avant extrême d’un détail.
• Hors champ : Éléments significatifs situés en dehors du cadre.
• Zoom : Effet optique de rapprochement ou d’éloignement.
Contraintes de réalisation
1. Unité du film collectif :
• Cohérence esthétique : couleurs, lumière et son doivent s’intégrer harmonieusement dans l’ensemble.
• Respect du thème : chaque épisode doit développer son sujet clairement, en accord avec l’intention globale.
2. Transitions : Les premiers et derniers plans de chaque épisode doivent anticiper une liaison formellement fluide avec les segments voisins, sans connaître leur contenu exact.
3. Esprit collectif : Bien que chaque groupe travaille indépendamment, le projet doit être conçu comme une œuvre collective. Un épisode « hors sujet » (par exemple, utilisant un style radicalement différent, le noir et blanc) risque de rompre l’harmonie.
Enjeux pédagogiques approfondis
Cet atelier permet aux étudiant·e·s de :
• Expérimenter l’architecture comme espace narratif et sensoriel.
• Développer des compétences audiovisuelles : cadrage, montage, gestion du son et rythme narratif.
• Collaborer dans un cadre collectif structuré, tout en valorisant des contributions individuelles.
• Explorer le bâtiment de l’école de manière inédite, en en révélant des dimensions souvent méconnues.
• Stimuler l’imaginaire collectif, tout en s’inscrivant dans une réflexion méthodique sur les contraintes et libertés propres à un projet artistique.
TERRA INCOGNITA 2023 groupe 1
TERRA INCOGNITA 2023 groupe 2