TERRA INTIMA - 29 courts métrages - 80' - 2020
Atelier arts-plastiques / vidéo - Jean-Luc Bichaud & Arnold Pasquier - ENSA-PB 2020
Cet atelier, initialement conçu pour des étudiants de Licence 2, proposait une exploration collective de l’architecture de leur école à travers la réalisation d’un film en forme de « cadavre exquis ». Chaque groupe produisait une séquence autour de thématiques comme la matière, la lumière ou le mouvement, contribuant à un film final cohérent et inédit. Cette démarche collective offrait une vision créative et renouvelée de l’espace scolaire.
Avec la pandémie de 2020, l’atelier s’est transformé en une démarche individuelle adaptée au confinement. Les étudiants ont été invités à réaliser des courts métrages sur leur lieu de résidence, explorant leur vécu intime et spatial à travers des thématiques choisies (couleur, matière, transparence, etc.). Ces films, tournés avec les moyens disponibles (smartphones, caméras personnelles), ont été accompagnés d’échanges réguliers en visioconférence, créant un dialogue continu malgré la distance.
Ces créations ont permis d’explorer la sensibilité artistique des participants et de constituer une cartographie intime et collective de cette période singulière. Véritables journaux visuels du confinement, les films ont révélé une diversité d’approches — expérimentales, fictionnelles ou introspectives —, témoignant d’un geste d’existence audacieux face aux contraintes du moment.
CORPS Lamia Akesbi, Lucas Auvard, Romane Boury, Justine Garde, Élisa Helson,Charlotte Valtin
COULEUR Xuan Anh Bui, Julia Clesse-Cuillandre
EXTÉRIEUR Rim Adkim, Remy Attanasio, Charline Badia, Salma Boujamane, Keziah Brafman, Maréva Briaud, Salviana Carissa, Élisa Cognet, Pierre Coste, Marius Delis
JARDIN Camille Clavier, Paolina Gady, Naomie Haziza, Paul Jacquet
TRANSPARENCE Pierre Boitier, Ombeline Chevoir, Doriane Debert, Blandine Engels, Anouk Fontaine
MATIÈRE Diana-Léa Groud, Élisa Baudet
Terra Incognita : un exercice collectif
Cet atelier, proposé en cinq à six séances aux étudiants de Licence 2, les invitait à réaliser un film explorant l’architecture de leur école sous la forme d’un « cadavre exquis ». Chaque groupe de quatre étudiants produisait une séquence, choisie parmi sept thématiques liées aux matières, textures, couleurs et volumes du bâtiment. Les groupes travaillaient de manière autonome, sans connaître les réalisations des autres, et devaient s’adapter à un ordre de montage prédéfini. Ainsi, chaque séquence s’articulait avec celle qui la précédait et introduisait la suivante, formant un film cohérent et homogène.
Cet atelier, proposé en cinq à six séances aux étudiants de Licence 2, les invitait à réaliser un film explorant l’architecture de leur école sous la forme d’un « cadavre exquis ». Chaque groupe de quatre étudiants produisait une séquence, choisie parmi sept thématiques liées aux matières, textures, couleurs et volumes du bâtiment. Les groupes travaillaient de manière autonome, sans connaître les réalisations des autres, et devaient s’adapter à un ordre de montage prédéfini. Ainsi, chaque séquence s’articulait avec celle qui la précédait et introduisait la suivante, formant un film cohérent et homogène.
Exclusivement réalisé dans l’enceinte de l’école, cet exercice mettait l’accent sur des notions telles que l’espace, la lumière, la transparence et la profondeur de champ. Il encourageait les étudiants à redécouvrir leur lieu d’enseignement comme une « terre inconnue », révélée par une mise en scène plastique et cinématographique.
L’atelier suivait un rythme soutenu, avec des séances dédiées aux repérages, à l’écriture du scénario, au tournage et au montage. Le matériel technique était fourni par l’atelier vidéo de l’école : chaque groupe disposait d’une caméra et d’une station de montage. Cet exercice initiait les étudiants à l’usage de l’image animée comme outil de réflexion sur l’architecture, en explorant les qualités plastiques des espaces de l’école de Belleville, où la couleur, les transparences et les ouvertures jouent un rôle central. Cette initiation pouvait ensuite être approfondie en Licence 3 et en Master, parallèlement à d’autres options d’arts plastiques (peinture, sculpture, design, photographie, gravure…).
Adaptation au contexte de confinement
En avril 2020, la situation sanitaire a rendu impossible le retour à l’école. L’exercice collectif a donc été adapté en une proposition individuelle, réalisable en confinement. Les étudiants ont été invités à réaliser un court métrage témoignant de leur vécu intime et spatial pendant cette période inédite.
En avril 2020, la situation sanitaire a rendu impossible le retour à l’école. L’exercice collectif a donc été adapté en une proposition individuelle, réalisable en confinement. Les étudiants ont été invités à réaliser un court métrage témoignant de leur vécu intime et spatial pendant cette période inédite.
Chacun a choisi un thème dans une liste préétablie (couleur, matière, jardin, corps, transparence…) et développé une mise en scène personnelle pour filmer un « portrait » de son lieu de résidence. L’objectif était de mobiliser leur sensibilité plastique et artistique, tout en composant une cartographie collective et fragmentée du confinement.
Les films ont été réalisés avec les moyens disponibles (smartphones, appareils photo, caméras personnelles), et le montage était encouragé, bien que des projets en plan-séquence fussent acceptés. Le suivi s’est organisé autour de rendez-vous hebdomadaires en visioconférence et d’un accompagnement individuel par mail, avec l’envoi des essais vidéo sous forme de fichiers numériques.
Nous avons encouragé les étudiants à faire preuve d’audace et d’initiative, tout en leur montrant des exemples de créations collectives réalisées à distance (danseurs de l’Opéra de Paris, musiciens…), diffusées sur les réseaux sociaux.
Un journal collectif du confinement
Cette expérience s’est révélée riche et formatrice. Les films, au-delà de leur dimension académique, sont devenus des miroirs rétrospectifs d’une période inédite, à la fois inquiétante et déroutante. Pour nous, enseignants et spectateurs, ils ont constitué un véritable journal de confinement, abordé de manière frontale, expérimentale ou fictionnelle.
Cette expérience s’est révélée riche et formatrice. Les films, au-delà de leur dimension académique, sont devenus des miroirs rétrospectifs d’une période inédite, à la fois inquiétante et déroutante. Pour nous, enseignants et spectateurs, ils ont constitué un véritable journal de confinement, abordé de manière frontale, expérimentale ou fictionnelle.
À travers une vingtaine de films, nous avons découvert des lieux, des situations et des corps affirmant une présence obstinée malgré les contraintes. Ces créations ont révélé des chanteuses, des musiciens, des danseuses, des acteurs et des metteurs en scène de leur quotidien, offrant des images à la fois audacieuses et pudiques.
L’ensemble formait une cartographie disparate — d’un studio face au périphérique parisien à un jardin de bord de mer — mais tous partageaient une attention particulière à la qualité d’un temps suspendu, révélé par le cadre de l’image. Séquence après séquence, les films traçaient un horizon commun : une promesse implicite de se rencontrer un jour, au-delà de l’écran, par l’image offerte au regard.