Exposition présentée dans la Mezzanine basse de l’Ensa-PB du 28 mars au 11 avril 2019. vernissage jeudi 28 mars, 18 heures.
Ouverture de l’exposition du lundi au vendredi : 8 h 30 – 22 h. Samedi : 8 h 30 – 17 h Conférence Ce que l’architecture me fait, amphithéâtre Huet, jeudi 28 mars, 19 heures.
En 2018, l’ENSA Paris-Belleville a accueilli la résidence d’écriture du cinéaste Arnold Pasquier pour son projet de long-métrage WUPPERTAL. Cette bourse d’écriture, allouée par la Région Île-de-France, comprend également la conception d’ateliers destinés à divers publics.
L’exposition Wuppertal, un film exposé propose une mise en scène du scénario à travers La machine de peur, une lanterne magique construite par des étudiants de l’école pour faire apparaître les fantômes. Cet ensemble, composé d’un film et de photographies de repérages, invite à une immersion dans les paysages et le processus d’écriture du scénario.

Présentation de l'exposition, Mezzanine basse de l’Ensa-PB du 28 mars au 11 avril 2019.

Bande annonce pour l'exposition Wuppertal, un film exposé et la conférence Ce que l'architecture me fait.

WUPPERTAL – Une résidence d’écriture à l’ENSA Paris-Belleville
En 2018, l’ENSA Paris-Belleville a accueilli ma résidence d’écriture pour le scénario de long-métrage WUPPERTAL. Dans ce cadre, le workshop La Machine de Peur, conçu en collaboration avec Hervé Roux (responsable de l’atelier maquette), a permis d’expérimenter un thème du scénario à travers un projet collectif.
Dix-huit étudiants ont conçu et construit une lanterne magique en s’inspirant des dispositifs scéniques du XIXᵉ siècle, tels que les Pepper’s Ghost ou Spectres de Robin. Répartis en quatre groupes, ils ont proposé différentes maquettes d’études, dont les principes ont été discutés puis assemblés pour aboutir à un projet commun. Une nouvelle maquette a servi de modèle à la construction d’un pavillon installé dans le jardin de l’école. Les étudiants ont pris en charge la réalisation de la structure en bois (plateau et portique), des panneaux mobiles, ainsi que des films projetés lors d’une installation vidéo, présentée au public à la tombée de la nuit. Le pavillon est resté plusieurs semaines à disposition des étudiants.
L’exposition Wuppertal, un film exposé a permis de réinscrire La Machine de Peur dans un nouveau contexte scénographique. Elle s’articulait autour du film Tourné de page (65’, avec les voix d’Anne-Marie Garat, Benjamin Lazar et Guilaine Londez) et de 28 photographies de repérages, offrant un parcours à travers les paysages du scénario (Sicile, Italie continentale, Brésil, France et Allemagne), associés à des gravures du XVIIIᵉ siècle. Ce dialogue entre images et texte générait un espace flottant, un « troisième lieu », où l’architecture post-moderne d’un village sicilien pouvait rencontrer, le temps d’une correspondance visuelle, l’arc de triomphe de Septime Sévère à Rome.
Cette exposition marquait la conclusion d’une résidence d’écriture intermittente de près de deux ans à l’école. Elle visait à rendre visible un processus souvent difficile à exposer : la recherche, les repérages, la construction d’un scénario. Plutôt qu’une vitrine statique présentant les éléments de sa conception, j’ai privilégié le remontage de La Machine de Peur, à la fois en témoignage du travail des étudiants et en dispositif scénographique évoquant le film en devenir. Ni tout à fait scène, ni tout à fait pavillon, cette structure hybride ouvrait un espace de projection mentale où le cinéma, encore absent, se laissait deviner.
Pédagogiquement, ce projet s’inscrivait comme un pas de côté dans l’enseignement de l’école. Sa dimension expérimentale, entre architecture, scénographie et cinéma, ouvrait un territoire poétique singulier, moins orienté vers la production d’un objet fini que vers la stimulation de l’imaginaire des étudiants. La création collective imposait un retour au réel constructif, tandis que l’exposition du pavillon dans le jardin, puis son remontage, affirmaient la possibilité d’une liberté sensible au sein de l’école.
Exposer le cinéma — donc l’image — à travers un dispositif qui en diffracte les signes, c’est chercher à capter l’attention, la curiosité, et peut-être le désir. L’exposition se présentait comme un échafaudage d’expériences, une maquette spéculative qui pourrait inspirer d’autres chantiers à venir. Chacun était invité à suivre son propre chemin à travers les images, dans une coïncidence intime. Car l’école, plus que tout autre lieu peut-être, se prête à l’exercice de la rencontre.
La Machine de Peur
Workshop proposé par Arnold Pasquier, réalisateur et enseignant, et Hervé Roux, architecte et enseignant, du 14 au 17 avril 2018. Avec les étudiants : Donia Ali, Camille Binder, Théo Braghini, Ariel Calabrese, Dawn Clinton, Antoine Geoffroid, Korantin Hurault, Léonie Jacqmin, Aymeric Le Breton, Tanguy Legros, Sacha Lévêque, Antoine Mink, Romuald Nebot, Ioana Maria Necula, Alice Nouvet, Léa Parmiani, Gabriel Pavon-Sudres.

TOURNÉ DE PAGE
Un film réalisé pour l’exposition WUPPERTAL, un film exposé.
Prise de son : Christophe Atabekian.
Avec les voix de : Anne-Marie Garat, Benjamin Lazar, Guilaine Londez.
Durée : 65 minutes.
Tourné de page associe des extraits du scénario de WUPPERTAL à des gravures du XVIIIᵉ et du XIXᵉ siècle : Roma Æterna de Peter Schenk (1705) et Raccolta di num. 320 vedute si antiche che moderne della città di Roma (1820). Ce montage produit une rencontre fortuite entre des paysages distants, créant un espace en suspension, où se superposent des échos visuels et narratifs.
Les voix des lecteurs deviennent à leur tour des présences fictives, suggérant des silhouettes en mouvement — un personnage franchissant la porte d’un parc, l’entrée d’un ancien cinéma ou d’une pâtisserie au matin. Dans cet intervalle, le film écrit devient image, et dans l’imaginaire du spectateur assis dans La Machine de Peur, de nouveaux fantômes apparaissent.
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